Se connecter S’abonnerS’abonner

La France demande « solennellement » à Barroso de renoncer à travailler pour Goldman Sachs

Union européenne. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Harlem Désir, a demandé aujourd'hui à l'ancien président de la Commission européenne de renoncer à son poste à la banque Goldman Sachs. Il estime que cela fait "le lit des anti-européens".

Harlem Désir s'en est pris sévèrement à José Manuel Barroso. Photo © SIPA
Harlem Désir s'en est pris sévèrement à José Manuel Barroso. Photo © SIPA

A ceux qui martèlent que l’Union européenne est à la botte de la finance internationale, José Manuel Barroso a donné une incroyable opportunité d’appuyer leur discours. L’ancien président de la Commission européenne (2004 – 2014) vient d’être engagé par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs. Son rôle ? L’aider à gérer le contexte du Brexit, et les éventuelles retombées négatives pour la banque du départ des Britanniques de l’Union européenne.

Pendant dix ans, l’ancien Premier ministre portugais incarnait l’un des principaux organes de l’UE. Parfaitement au courant des rouages bruxellois, il choisit cependant de vendre ses services au plus offrant au moment où la Grande-Bretagne porte un coup douloureux à la construction européenne. Suffisant pour inciter Harlem Désir, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, à s’adresser directement à lui : « M. Barroso fait le lit des anti-européens. Je l’appelle donc solennellement à renoncer à ce poste » a-t-il déclaré devant les députés français.

« Moralement, politiquement, déontologiquement, c’est une faute »
Et l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste de dénoncer une embauche « particulièrement scandaleuse, compte tenu notamment du rôle joué par cette banque dans la crise financière de 2008 mais aussi du trucage des comptes publics de la Grèce ». Particulièrement loquace, il a ajouté : « Moralement, politiquement, déontologiquement, c’est une faute de la part de M. Barroso, c’est le pire service qu’un ancien président d’une institution européenne pouvait rendre au projet européen, à un moment de l’histoire où il a au contraire besoin d’être soutenu, porté et renforcé ». Pour clore son allocution, il a demandé à Bruxelles de durcir son « code de conduite », pour empêcher les fonctionnaires européens de trouver trop rapidement du travail dans le privé après leur départ.

  • Ces articles pourraient aussi vous intéresser

fondation jerome lejeune
Vous devez être inscrit pour réagir : déjà inscrit ? Connectez-vous | nouveau ? Créez-vous un compte